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Liard

Liard : petite monnaie d’Ancien Régime au cœur de l’histoire de France

Le liard est une ancienne monnaie française en cuivre, utilisée du Moyen Âge à la Révolution. Elle reflète les usages populaires et l’économie locale.

Définition

Le liard est une ancienne unité monétaire française, correspondant à une petite pièce de cuivre équivalente à trois deniers ou un quart de sou. Utilisé principalement du XVe au XVIIIe siècle, le liard désignait aussi plus largement une monnaie de très faible valeur. Par extension, dans le langage courant, « pas un liard » est devenu synonyme de pauvreté extrême ou de manque total d’argent.

Histoire

Le liard est institué sous le règne de Louis XI (vers 1475) comme une monnaie divisionnaire en cuivre, servant à la circulation populaire. Son usage s’intensifie sous les Bourbons, notamment sous Henri IV, Louis XIII et Louis XIV, qui frappent des liards royaux en grande quantité pour les transactions quotidiennes. Certains liards furent aussi frappés dans les provinces autonomes (Lorraine, Flandre) ou les pays annexés, donnant lieu à une grande diversité typologique. Le liard disparaît avec la Révolution française, qui remplace les anciennes unités par le système décimal (franc, centime).

Exemples

Le liard de France frappé sous Louis XIV portait la légende “LVDOVICVS XIIII D G FR ET NAV REX”, entourant une fleur de lys ou un buste royal.

En Belgique, les liards des Pays-Bas espagnols étaient utilisés jusqu’au XVIIIe siècle.

Des liards lorrains furent émis par les duchés indépendants, souvent avec des armoiries locales.

Certains liards valaient 1/4 de sou tournois, ce qui en faisait une monnaie essentielle pour les échanges modestes : pain, sel, chandelle…

Anecdotes

L’expression “ne pas avoir un liard” ou “je suis sans un liard” est toujours utilisée aujourd’hui pour dire qu’on n’a plus un sou.

À cause de leur faible valeur faciale, de nombreux liards ont été négligés, perdus, ou fondus, ce qui rend certains types très rares aujourd’hui.

Des faux liards circulaient déjà au XVIIe siècle, fabriqués en métal de moindre qualité pour tromper les marchands.

Lors des crises monétaires, le liard a parfois été refusé par les commerçants, accusé d’être trop léger ou altéré.

Héritage monétaire

En tant qu’objet numismatique, le liard a une valeur historique et patrimoniale :

Certains liards rares, bien conservés ou à frappe atypique, peuvent atteindre des prix élevés en vente spécialisée (plusieurs centaines d’euros).

Leur faible coût moyen en fait une porte d’entrée accessible pour les jeunes collectionneurs de monnaies royales ou provinciales.

Les liards sont prisés pour leur diversité de provenance : France, Lorraine, Flandres, Wallonie…

La légende, la gravure et l’atelier d’émission sont autant de critères qui influent sur leur cote.

Conclusion

Le liard est un témoignage modeste mais riche de l’économie populaire d’Ancien Régime. Petite monnaie du quotidien, il nous parle de vie courante, de territoires disparus et de langue encore vivante à travers les expressions. Sa variété numismatique et son accessibilité en font une pièce emblématique pour les amateurs d’histoire, de patrimoine et de monnaie royale.

1. Qu’est-ce qu’un liard et quelle était sa valeur ?
Le liard était une petite monnaie divisionnaire en cuivre, frappée en France principalement entre le XVe et le XVIIIe siècle. Sous Louis XIV, 1 liard valait 3 deniers, soit ¼ de sou. C’était une monnaie de petite valeur, utilisée pour les transactions quotidiennes du peuple, et souvent associée aux besoins du marché local.

2. Pourquoi les liards intéressent-ils les collectionneurs aujourd’hui ?
Les liards ont une valeur historique importante :

Ils témoignent des conditions économiques et sociales de l’Ancien Régime,

Leur iconographie variée (blasons, effigies royales, inscriptions locales) est riche d’enseignement,

Certains liards rares ou bien conservés, surtout ceux frappés sous Louis XIII ou Louis XIV, peuvent atteindre des prix élevés en numismatique.
Ils séduisent les passionnés d’histoire monétaire et régionale.

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Arthur MIKAELYAN
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